Napoléon Bonaparte, né en Corse en 1769, est passé de modestes origines à devenir un général français célèbre et l’Empereur des Français. Son règne de 1804 à 1814, et brièvement en 1815, a été marqué par la création d’un vaste empire européen et des réformes importantes dans les territoires conquis, bien que ces dernières aient été éclipsées par les destructives Guerres napoléoniennes.
Sa carrière militaire a décollé pendant les Guerres révolutionnaires françaises, menant des campagnes réussies en Italie et en Égypte. En 1799, Napoléon s’empare du contrôle de la République française lors d’un coup d’État et se couronne lui-même Empereur en 1804. Il dirige la Grande Armée contre diverses coalitions européennes, étendant son influence à travers l’Europe occidentale et centrale jusqu’en 1807 grâce aux Traités de Tilsit.
Cependant, son invasion ratée de la Russie en 1812 marque le début de sa chute, avec sa défaite finale et son exil à Elbe en avril 1814. De retour en France en 1815, il reprend brièvement le pouvoir pendant les Cent-Jours, mais est finalement vaincu à la Bataille de Waterloo et exilé à Sainte-Hélène, où il meurt en 1821.
Les exploits militaires de Napoléon sont remarquables, avec seulement sept défaites en 60 batailles. Il a révolutionné la guerre européenne avec ses stratégies, l’utilisation de la conscription et le système de corps d’armée. Ses méthodes et son leadership sont encore étudiés et admirés aujourd’hui. De plus, le Code Napoléon, un ensemble de lois civiles qu’il a établi, a eu un impact durable sur les systèmes judiciaires européens. L’héritage complexe de Napoléon, en tant que réformateur et autocrate, belliciste et défenseur de la liberté, assure sa place en tant que figure pivotale dans l’histoire occidentale.
Années de formation
Napoléon Bonaparte est né le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse, au sein d’une famille de petite noblesse italienne établie en Corse au XVIe siècle. Son père, Carlo Buonaparte, était un avocat possédant un domaine important. Napoléon était le second de huit enfants, élevé aux côtés de son frère aîné Joseph et de ses jeunes frères et sœurs.
La Corse, sous contrôle génois mais largement autonome, fut vendue à la France en 1768, déclenchant une résistance locale. Initialement, Carlo soutint le leader de la résistance, Pasquale Paoli, mais après la répression française de l’insurrection en 1769, il s’allia avec les Français, obtenant de nouveaux titres et honneurs pour sa famille.
En 1779, Napoléon et Joseph sont envoyés étudier en France, grâce aux connexions françaises de Carlo. Âgé de neuf ans, Napoléon, se sentant étranger à l’École militaire royale de Brienne-le-Château en raison de ses racines corses, se tourna vers les livres pour se réconforter, écrivant même des essais et une histoire de la Corse. Il montra un talent particulier en mathématiques et était sceptique à l’égard des doctrines religieuses, voyant la religion comme un outil à des fins politiques.
La mort de Carlo en 1784 marqua une période difficile pour Napoléon, qui sortit de l’École Militaire en tant que lieutenant d’artillerie deux ans plus tard. De retour en Corse, lui et ses frères soutinrent la Révolution française, conduisant à une ascension dans sa carrière militaire. Toutefois, leur soutien à la France les mit en conflit avec les nationalistes corses, y compris Paoli. Le conflit croissant força la famille Bonaparte à quitter la Corse pour la France continentale en 1793, un moment significatif pour Napoléon car il passa d’un nationaliste corse à un fervent soutien de la France.
Napoléon pendant la Révolution française
Au printemps 1792, la France déclare la guerre à l’Autriche et à la Prusse, lançant les Guerres révolutionnaires. La victoire à la Bataille de Valmy conduit à la fondation de la Première République française et à l’exécution du roi Louis XVI. Alors que les politiques radicales de la République s’intensifient, la Grande-Bretagne, l’Espagne et la République néerlandaise rejoignent la guerre. Un développement significatif se produit lorsque une flotte britannique et espagnole capture le port de Toulon, abritant la flotte méditerranéenne française.
Napoléon Bonaparte, jeune officier ambitieux, écrit un pamphlet pro-jacobin pendant cette période, ce qui conduit à sa nomination comme commandant d’artillerie au siège de Toulon. Son leadership est crucial pour reprendre Toulon, lui valant une promotion au grade de général de brigade. Néanmoins, après la Terreur et la chute des Jacobins, sa carrière semble être en danger. Cela change lorsqu’il défend avec succès Paris contre une insurrection royaliste, attirant l’attention du chef du gouvernement Paul Barras. Barras le présente à Joséphine de Beauharnais, qu’il épouse peu de temps avant de prendre le commandement de l’Armée française d’Italie.
En Italie, Napoléon démontre rapidement sa prouesse militaire, réorganisant l’Armée d’Italie et battant rapidement le Royaume de Piémont-Sardaigne. Il se concentre ensuite sur les Autrichiens, capturant Milan et établissant des États clients français dans le nord de l’Italie. Ses victoires conduisent à la signature du traité de Campo-Formio, mettant fin à la guerre de la Première Coalition. Son succès en Italie lui vaut le surnom affectueux de « Petit Caporal » et augmente sa renommée en France.
En 1798, Napoléon se lance dans une expédition militaire en Égypte, visant à affaiblir l’influence britannique. Malgré des succès initiaux, la campagne finit par s’enliser, mais contribue de manière significative à l’égyptologie, notamment avec la découverte de la pierre de Rosette. Il retourne en France en 1799 et est approché par des figures politiques planifiant un coup d’État. Napoléon dirige le coup d’État du 18 Brumaire, renversant le gouvernement et établissant le Consulat français. Cela marque la fin de la Révolution française et le début de l’ère napoléonienne, avec Napoléon comme figure centrale.
L’Ère napoléonienne
Pendant le règne de Napoléon Bonaparte au début des années 1800, il réalise d’importants succès politiques et militaires. Il réconcilie la France avec l’Église catholique par le Concordat de 1801 et établit le Code Napoléon, reflétant les principes révolutionnaires. Pourtant, ses efforts pour reprendre le contrôle d’Haïti échouent, conduisant à son indépendance en 1804. Une décision majeure de sa part fut la vente du territoire de la Louisiane aux États-Unis. Militairement, il triomphe de l’Autriche à la bataille de Marengo et met temporairement fin aux Guerres révolutionnaires avec le Traité d’Amiens. En 1802, il est déclaré Premier Consul à vie en France.
En 1804, Napoléon établit l’Empire français et se couronne lui-même Empereur, un moment significatif dans l’histoire européenne. Les Guerres napoléoniennes s’intensifient avec la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne en 1803, suivie par la Guerre de la Troisième Coalition impliquant plusieurs puissances européennes en 1805. La stratégie militaire de Napoléon est efficace, notamment à la bataille d’Austerlitz, conduisant à la défaite de l’Autriche et à la dissolution du Saint-Empire romain germanique. Il place ses frères sur divers trônes européens, ce qui lui vaut des critiques pour népotisme.
La Guerre d’Espagne commence en 1807 lorsque Napoléon envahit le Portugal et l’Espagne. Ce conflit, marqué par une résistance intense et une guérilla, épuise les ressources françaises. En 1809, l’Autriche initie la Guerre de la Cinquième Coalition, où Napoléon connaît sa première défaite en tant qu’empereur mais finit par prévaloir à la bataille de Wagram. Il épouse Marie-Louise, fille de l’empereur autrichien, en 1810.
En 1811, les tensions avec la Russie s’intensifient, conduisant à l’invasion de Napoléon en 1812 avec une armée massive. La campagne est désastreuse, avec des pertes importantes et une retraite aggravée par un hiver rigoureux. La Sixième Coalition, comprenant les principales puissances européennes, exploite cette faiblesse, conduisant à la défaite de Napoléon à Leipzig en 1813 et à son abdication subséquente en 1814.
Napoléon revient de l’exil en 1815, marquant les Cent-Jours de son règne renouvelé. Cependant, son retour est de courte durée, se terminant par une défaite à la bataille de Waterloo, une autre abdication et un autre exil.
Dernier exil et mort
Napoléon Bonaparte est pris en charge par les Britanniques et exilé sur l’île atlantique isolée de Sainte-Hélène, où il arrive en octobre 1815 avec 27 partisans. Il est étroitement surveillé pour prévenir toute tentative d’évasion. Sur place, il habite d’abord le pavillon des Briars puis déménage à Longwood House, qui est humide et inconfortable, alimentant les rumeurs que les Britanniques cherchaient à accélérer sa mort.
Malgré son statut de prisonnier, Napoléon tente de maintenir sa dignité, organisant des événements formels et travaillant sur ses mémoires. Il a du mal à apprendre l’anglais et finit par abandonner. Il se plaint de son traitement, espérant influencer l’opinion publique et mettre fin à son exil, mais le gouvernement britannique, dirigé par Hudson Lowe, restreint son budget et minimise son ancien statut, insistant pour que ses partisans restent avec lui.
La santé de Napoléon commence à décliner en 1817, souffrant d’une hépatite chronique. Les Britanniques renvoient son médecin en 1818 malgré les avertissements de ce dernier sur les effets néfastes de l’île sur la santé de Napoléon. En 1819, son état s’aggrave et en 1821, il est alité. Il rédige deux testaments en avril, affirmant qu’il a été tué par les Britanniques et exprimant ses espoirs pour son fils. Napoléon meurt le 5 mai 1821, ses derniers mots faisant apparemment référence à la France et à Joséphine.
Les rapports d’autopsie concluent qu’il est mort d’un cancer de l’estomac, une constatation étayée par des études récentes, malgré des théories antérieures sur un empoisonnement à l’arsenic. Après sa mort, Napoléon est enterré sur Sainte-Hélène, mais en 1840, ses restes sont rapatriés en France. Il reçoit des funérailles d’État grandioses à Paris et est finalement inhumé aux Invalides, où il repose encore aujourd’hui.
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